A Sapporo, une jeune fille de 13 ans s'est jetée du balcon de son appartement. Dans une note, elle a indiqué qu'elle était harcelée par ses camarades d'école. Un nouveau cas de suicide qui alerte le Japon quant à la situation dans ses écoles.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Confessions de Tesuya Nakashima
Elle a appelé la police le 22 novembre à 08H30, a donné son nom et son adresse et a dit " C'est à propos d'un suicide".
La police s'est précipitée à l'adresse indiquée et à trouvé son corps entre les voitures du parking, situé en bas de son immeuble.
Elle avait 13 ans et a laissé un écrit expliquant que ses camarades la qualifiant d'"horrible". Elle a donné leurs noms. Une enquête est en cours.
Le 23 octobre, une autre écolière japonaise s'est pendue chez elle à Kiryu,alors qu'elle se plaignait depuis plusieurs semaines d'être la victime des autres élèves de sa classe.
Ces deux derniers exemples d'une triste liste mettent en lumière la pauvreté de la prévention dans le système scolaire nippon.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Violence dans les écolesLe Japon a une réputation ( justifiée) de pays sûr et non violent mais les statistiques sur le nombre de violences à l'école montrent un autre tableau.
Selon le Ministère de l'éducation, 60.913 d'incidents ont été en 2009, soit une augmentation de 37% en quatre ans. L'école élémentaire n'est pas épargnée. Une situation inquiétante aggravée par la baisse du nombre d'enfants dûe à la chute de la natalité. Il y a enffet plus que 14 millions de petits Japonais à l'école , soit deux millions de moins qu'il y a 10 ans.
La difficulté de contrôler ses émotions et d'exprimer verbalement ses frustrations explique en grande partie, selon le Ministère, ces violences.
Autre chiffre révélateur 72.778 cas de harcèlement ont été signalés en 2009. Et ce n'est que le chiffre officiel. Insultes verbales, messages agressifs par mail ou textos, biens endommagés...sont les moyens utilisés pour mettre l'enfant ciblé en difficulté.
Le phénomène a pris une telle ampleur que la culture pop japonaise s'en est emparée et est devenu un thème des films et séries télévisées. Le très sombre "Confessions", présenté à Cannes et mettant en scène une enseignante qui cherche à se venger de la mort de sa fille en fait partie.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le secours des tests psychologiquesLe Ministère de l'Education planifie de lancer un programme destiné aux professeurs avant la fin mars, reconnaissant que le personnel éducatif n'était pas en mesure d'affronter seul le problème.
Ce programme devrait expliquer aux enseignants comme repérer les comportements alarmants et comment travailler avec le personnel médical et la police.
En attendant des écoles ont commencé des tests psychologiques pour examiner les enfants dans des classes considérées comme difficiles.
40 questions sont posées aux élèves: " vos camarades vous encoragent-ils quand vous commetttez une erreur ?" ou " avez-vous connu des situations déplaisantes avec les autres élèves comme par exemple avoir été attaqué physiquement ?"
selon le journal Yomiuri.
A partir des réponses, le degré de harcèlement est déterminé et permet aux professeurs de surveiller leur classe.
Un enseignant cité par le journal indique " aucun professeur ne peut avoir une compréhension complète de la situation de sa classe, le test est donc utile pour repérer les problèmes ignorés jusque là".
Le professeur Shigeo Kawamura qui a mis au point le test explique: " Les récents changements dans la société et la famille japonaises font que les vieux professeurs ont plus de mal à comprendre à les enfants. Ce test donne une mesure objective pour ces professeurs."
En 2009, 2.200.000 élèves ont passé ce test. Mais aucun résultat sur son efficacité n'a été publié. Et aucune action au niveau national vis-àvis des parents n'est envisagée pour l'instant.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]SOURCE : Aujourd'hui le Japon[img][/img]